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La réalité sur notre belle filière
20 septembre 2020

Le poulet standard pollue plus que le plein air.. En êtes-vous certain ?

 

                Banalité que l’on entend et voyons très souvent sur internet. Il y a encore quelques jours je l’entendais de la part de personnes ne connaissant ni de près ni de loin l’élevage avicole, qu’il soit en plein air ou standard d’ailleurs. Alors.. vérifions avec des chiffres factuels si ces affirmations sont bien fondées. J’ai ici retrouvé mes chiffres de sources sérieuses : Chambre d’agriculture, ITAVI. Je présente ici des chiffres moyens de poulet label rouge, représentant aujourd’hui la majeure partie de l’élevage en plein air en France.

 

L’impact de l’alimentation et l’impact sur l’air :

 

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                La majeure partie de l’impact sur l’environnement provient de l’alimentation. Pour ce qui est de la provenance dans les 2 cas il y a des disparités, une partie des animaux sont alimentés en céréales françaises pendant qu'une autre est en céréales qui viennent de l’autre côté de l’atlantique. N’ayant pas de répartition exacte pour chaque filière je ne développerais pas plus.

                Cependant on peut calculer le besoin d’aliments pour produire un kilo de poids vif pour chacun. Pour cela on observe l’Indice de consommation. Ah.. qu’est ce que ça peut bien vouloir dire. L’indice de consommation représente en fait le nombre de kilos d’aliments dont on a besoin pour produire un kg de poids vif de poulet. En label il est de 2,86 ; en standard de 1,6. L’impact de l’alimentation est donc supérieur en plein air pour le même kilo de viande sortit. Ces résultats se retrouvent ainsi logiquement dans l’impact Co2eq (inclue l’ensemble des Gaz a effet de serre) / kg net mangeable :        

                               4,54 kg de Co2eq / kg de poids net mangeable en Plein air label

                               3,5 kg pour le poulet Bio

                               3,03 kg en standard .. Ce qui en fait la viande avec le moins d’impact toutes productions confondues.

               sondes-CO2

Le besoin en énergies :

 

La consommation en gaz

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Les seuls chiffres que j’ai pu trouver date de 2008 (chambre agriculture), les consommations sont surement moins importantes en 2020 mais ils permettent d’établir une comparaison :

Les consommations de gaz s’évaluent en kg de propane / m2 / an. On y retrouve donc qu’un bâtiment label consomme en moyenne 6kg de propane/ m² pour  8kg/ m²/an en standard. Mais si on cherche plus loin, combien de kilo de poulet est produit par an/m² dans les deux cas?

En label on partira sur une moyenne de 2,3 kg x 11 poulets/m² x 3,4 lots par an = 86 kg de poids vif / m² / an.

En standard a 1,850 (c’était il y a 10 ans) x 22 x 7,3 = 297 kg de PV : m² / an.

Il fallait donc 0,07 kg de propane / kg de poulet label vif produit pour 0,02 kg en standard soit 3,5 fois moins de gaz qu’en production plein air.

 

La consommation électrique

                Les consommations retrouvés datent de la même année que le gaz. En moyenne on pouvait observer une consommation électrique de 5,5 kWh/m²/an en label pour 15 kWh en standard. Si l’on reprends nos précédents chiffres nous pouvons déduire qu’il faut 0,063 kWh / kg de poids vif produit en Label pour 0,050 en standard. La consommation électrique est encore une fois moindre.

 

L’ensemble gaz et électricité exprimé en kWh /m² /an

Il fallait 112 kWh /m² /an en standard pour produire 297 kg soit une consommation totale d’énergie de 0,38 kWh/ kg de poids vif produit. En label se chiffre s’élevait a 83 kWh /m² /an soit 0,96 kWh/ kilo de poids vif.

Pour un même kilo vif produit il faut donc en moyenne 2,5 fois moins d’énergie pour produire du standard que du label.

 

L’impact sur le sol

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                L’impact sur le sol est finalement identique. Dans les deux cas les épandages dépendent de la même limitation du nombre d’unité d’azote par hectare.  Plus vous avez de fientes, plus il faut d’hectares pour pouvoir épandre en face. Un bâtiment volaille ne se monte jamais sans débouchés viables et pérennes assurés. En plein air comme en standard.

 

                Pour conclure, que ce soit lié à l’impact de l’alimentation, des gaz à effet de serre, des besoins en énergie quelle soit sous forme de gaz ou d’électricité : la volaille standard consomme toujours moins d’énergie pour un kilo produit. Tout ceci parait logique : les bâtiments restent fermés en standard ce qui limite les déperditions, même fermées les trappes restent un pont thermique non négligeable. La quantité de volaille au m² ne fait pas beaucoup évoluer la consommation de gaz. La durée d’élevage et l’indice de consommation sont les deux explications majeures de ces résultats. On peut cependant nuancer en disant que le rôle du parcours label sert également de puis de carbone au même titre qu’une prairie. Cependant je n’ai pas trouvé de chiffre précis moyens.

                L’élevage standard n’est donc pas à diaboliser… Cet article n’a pas vocation à incriminer mes collègues plein air, la production de Label a toute sa place et représente une part de la demande. Il sert surtout à appréhender les conséquences probables qu’auraient un arrêt de la production en bâtiments fermés sur l’environnement, ou même d'un changement de souche avec un durée de vif plus importante et donc un indice de consommation dégradé. 

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